Télétravail et incivilités numériques en période de pandémie

Un livret pour rendre compte d’une grande enquête et informer les entreprises

Les périodes de confinement liées à la crise sanitaire ont imposé le travail à distance et fortement accéléré l’usage des outils numériques.

Les chercheurs du programme pluridisciplinaire Civilinum coordonné par le laboratoire MICA (Université Bordeaux Montaigne) ont réalisé une vaste enquête auprès de 1000 télétravailleurs français pour analyser les évolutions de la civilité au travail durant cette période de télétravail « gris » ou « forcé ».

Ce livret, destiné à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre, mais également accompagner, les évolutions en cours des formes de communication et de relation au travail, répond à plusieurs questions :

Comment la crise sanitaire et le développement du télétravail ont-ils modifié les modes de communication et les relations au travail dans les organisations ? Le contexte a-t-il favorisé l’émergence de nouveaux rapports de travail, plus pacifiés, ou au contraire plus conflictuels ? Est-ce que cette période de télétravail dit « gris » ou « contraint » a suscité une augmentation des conflits, tensions et incivilités dans les échanges professionnels ?

Cette étude vient compléter le livre blanc sur les incivilités numériques et les travaux scientifiques réalisés dans le cadre du programme de recherche Civilinum.

Découvrir le livret

Parution : incivilités numériques

Incivilités numériques. Quand les pratiques numériques reconfigurent les formes de civilités au travail

Sous la direction de Valérie Carayol et Aurélie Laborde

  • Prix indicatif : 23,90€
  • Parution : juin 2021
  • Nombre de pages : 160 pages
  • Éditeur : DeBoeck supérieur
  • ISBN-13 : 9782807333536
  • Une étude sur les évolutions en cours dans les pratiques de communication au travail, devenues avant tout numériques, et sur ses conséquences sur les formes de civilités et d’incivilités organisationnelles.

Comment les pratiques de communication au travail évoluent-elles avec l’usage – devenu massif – des outils de communication numériques ? Comment les salariés vivent-ils la numérisation croissante des échanges ? Quels bouleversements et phénomènes nouveaux autour de la civilité ou de l’incivilité organisationnelles peut-on observer ? Avec quelles conséquences sur l’environnement organisationnel et la santé au travail ?

À travers 7 chapitres signés par des chercheurs en communication, en gestion, en psychologie sociale et en droit social, ce recueil pluridisciplinaire dessine les contours de phénomènes d’incivilités numériques au travail tels qu’ils se développent dans les organisations contemporaines, qu’il s’agisse de mail lapidaire, d’absence de réponse persistante ou de mise en copie abusive.

Les transformations des pratiques de civilité sont analysées comme les symptômes d’évolutions organisationnelles et technologiques, qui révèlent souvent un travail « en souffrance ».

Ce livre s’adresse aux chercheurs et aux étudiants, mais également aux professionnels intéressés par les nouveaux enjeux organisationnels et de santé au travail liés à l’usage des technologies de communication, et notamment du travail à distance.

Toutes les informations sont disponibles sur le site de l’éditeur

Sommaire

  • Introduction – Quand les pratiques numériques reconfigurent les formes de civilité et d’incivilité au travail
  • Chapitre 1 – Les incivilités numériques, quel tour d’horizon dans la littérature scientifique ?
  • Chapitre 2 – Incivilités et agressions des clients : distinctions théoriques et imbrications pratiques
  • Chapitre 3 – La cyberviolence à l’école : « C’est une réalité, il y a eu un cas dans ma classe ». Étude exploratoire dans la région Grand Est
  • Chapitre 4 – Les incivilités numériques au prisme des dark side studies
  • Chapitre 5 – Incivilités numériques au travail : nouvelles normativités, nouvelles toxicités ?
  • Chapitre 6 – Sur-sollicitations numériques et sentiment d’incivilité. Le cas des communicants internes
  • Chapitre 7 – Les incivilités numériques : le droit du travail peut-il s’en saisir ?
  • Conclusion

Webinaire : incivilités au travail. Quand les pratiques numériques reconfigurent les formes de civilité et d’incivilité

Incivilités au travail

Le webinaire du programme de recherche Civilinum sur les incivilités numériques se tiendra les 28 et 29 mai prochains.

L’accès au webinaire est gratuit

–> Pour rejoindre le webinaire du 28 mai et du 29 mai

Programme :

Jeudi 28 mai :

1 – Civilité/incivilité au travail

9h30-9h45 : Introduction Valérie Carayol, Professeure en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne.

9h45-10h15 : « Les technologies émergentes aux prises avec le réel de l’activité professionnelle : des incidences contrastées » Marc-Eric Bobillier Chaumon, Professeur, titulaire de la chair de Psychologie du travail, CNAM, Paris.

10h15-10h30 : questions à Marc-Eric Bobillier Chaumon.

10h30-11h : « Le milieu de travail : extension du domaine de la citoyenneté » Pascal Paillé, Professeur titulaire Département de Management, Université Laval.

11h-11h15 : questions à Pascal Paillé.

11h15-11h30 : pause

11h30-12h : « Violences et incivilités : étanchéité empirique et porosité empirique » Oriane Sitte de Longueval, Chercheuse en Gestion, Université de Genève.

2 – Comment l’essor des pratiques numériques transforme la civilité et l’incivilité

14h-14h30 : « Les incivilités numériques, quel tour d’horizon dans la littérature ? » Delphine Dupré, ATER en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne.

14h30-15h : « Excusabilité des incivilités numériques et multi-communication au travail » Marie-Line Félonneau, Professeure en Psychologie sociale, Université de Bordeaux, Christine Lagabrielle, Professeure en Psychologie du travail, Université Toulouse 2 Jean Jaurès.

15h-15h15 : pause

15h15-15h45 : « Incivilités numériques et dark side organisationnel », Aurélie Laborde, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne, Valérie Carayol, Professeure en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne.

Vendredi 29 mai :

Comment l’essor des pratiques numériques transforme la civilité et l’incivilité (suite)

10h-10h30 : « Les incivilités numériques : étude auprès de deux grandes organisations de travail, publique et privée » Arthur Delisle, Clémence Labrunie, Marie-Line Félonneau, Professeure en Psychologie sociale, Université de Bordeaux.

10h30-11h : « De l’incivilité numérique au cyber harcèlement » Bérengère Stassin, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Lorraine.

11h-11h15 : Pause

11h15-11h45 : « Sur-sollicitations numériques et sentiment d’incivilité. Le cas des communicants internes » Olivia Foli, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Sorbonne Université, Celsa.

3 – Perspectives : enjeux éthiques, juridiques et techno-politiques

14h-14h30 : « Mobbing et incivilités collectives : le droit peut-il s’en saisir ? » Loïc Lerouge, Directeur de recherche CNRS, Université de Bordeaux.

14h30-14h45 : Conclusion du webinaire.

Comité scientifique :

Valérie Carayol, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne, Laboratoire MICA.

Marie-Line Félonneau, Professeure des Universités en psychologie sociale, Université de Bordeaux, laboratoire de psychologie.

Aurélie Laborde, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne, laboratoire MICA.

Christine Lagabrielle, Professeure des Universités en psychologie du travail, Université toulouse 2 Jean Jaurès, laboratoire LPS-DT.

Loïc Lerouge, Directeur de recherche au CNRS, CNRS-Université de Bordeaux, UMR COMPTRASEC.

–> Pour rejoindre le webinaire du 28 mai et du 29 mai

Le numérique : nouvelles sources d’incivilités au travail

L’ouvrage collectif sur les incivilités numériques au travail vient de paraître.

Cet ouvrage collectif, coordonné par Aurélie Laborde du laboratoire MICA, est né d’un partenariat entre des chercheurs du projet Civilinum et des professionnels membres du réseau SQVT Nouvelle-Aquitaine et du réseau Les entreprises pour la Cité (LepC).

Cet ouvrage a pour vocation de faire un point sur le phénomène des incivilités numériques au travail et de sensibiliser les professionnels à leur identification et leur prévention. Il propose un ensemble de pistes de réflexion, de repères et d’exemples concrets produits à partir de deux ans de rencontres entre chercheurs et professionnels sur le sujet.

Les données et les éléments d’analyse proposés dans cet ouvrage sont issus de séances de travail, d’enquêtes et de focus-groupes qui ont mobilisés :

  • Une vingtaine de professionnels (responsables des Ressources Humaines, chargés de mission Santé, Sécurité, SQVT, juristes, responsables des relations clients, etc.)
  • Des chercheurs du programmes Civilinum

Vous trouverez dans ce document :

  • Des exemples d’incivilités numériques qui peuvent survenir tant dans les relations internes que lors des échanges avec les publics externes
  • Des propositions de méthodes pour effectuer un diagnostic
  • Des propositions de bonnes pratiques
  • Un cadre juridique

Le document complet est téléchargeable ici :

Delphine Dupré

Le « côté obscur » de la communication des organisations

Le groupe d’études et de recherches Org & Co de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC) organise, en partenariat avec le laboratoire MICA, un colloque international qui se tiendra à Bordeaux les 28 et 29 mars prochains.

Le programme est disponible ici.

Depuis une vingtaine d’années, les recherches en sciences humaines et sociales, analysent la complexité des processus et comportements humains au travail, en tentant de s’éloigner d’une vision normative et positive de la vie au sein des organisations. Certains travaux, souvent d’orientation critique, ont notamment entrepris d’analyser des pratiques organisationnelles et managériales peu étudiées parce que problématiques, négatives ou contreproductives du point de vue des dirigeants, ou encore des pratiques négligées ou moralement condamnables.

La métaphore du « dark side » ou du « côté obscur » des organisations, se diffuse dans des travaux de chercheurs anglo-saxons (par exemple Linstead et al., 2014 ; Glomb, Liao, 2003 ; Griffin et al., 2004). Ils interrogent le volet éthique des pratiques mais également la capacité des organisations à mener des démarches réflexives pour faire face à certains aspects de la vie au travail : violence, maltraitance, mensonge, mépris, incivilités, discriminations, etc.

Dans ce contexte, les dimensions proprement communicationnelles de ces phénomènes, voire certains processus communicationnels eux-mêmes, participent du développement de ce « côté obscur ». Là encore des approches critiques proposent des analyses, par exemple sur les tensions contemporaines entre assujettissement et reconnaissance dans le monde du travail (Heller, 2009, 2014 ; Heller, Huët et Vidaillet, 2013) ou encore sur les inégalités numériques (Granjon 2009, 2011). Mais les travaux du champ de la communication des organisations / organisationnelle s’avèrent relativement épars et laissent différentes zones d’ombre et angles morts sur ce thème particulier. Le colloque international Org&Co, accueilli par le MICA (EA 4426), propose donc d’observer, de décrire et de questionner ce que nous envisageons comme le « côté obscur » des organisations et/ou des communications qui les constituent. Il ouvre également un espace de réflexions pour interroger les épistémologies, approches et méthodes à adopter, les problématiques d’accès au terrain ou encore les enjeux éthiques autour des recherches sur ce thème.

Numérisation du travail : enjeux juridiques en santé au travail

8ème journée de l’ORRPSA

14 mars 2019 – Faculté de droit de Poitiers

Cette journée d’études est organisée par l’Équipe de recherche en droit privé (ERDP) de l’Université de Poitiers et le Centre de droit comparé du travail et de sécurité sociale (CNRS-Université de Bordeaux).

Loic Lerouge, chercheur au CNRS et membre du projet Civilinum, a participé à l’organisation de cette journée.

Le programme est disponible ici

Le travail traverse aujourd’hui une période cruciale tant il est agité par l’évolution ultra-rapide des technologies numériques qui remet en cause sa nature même. Au travers des travaux de l’INRS intitulés « Plateformisation 2027 », il est montré combien le « monde du travail assiste à une profonde transformation de ses modèles d’organisation, de production et de commercialisation ». Cette nouvelle façon de travailler entraîne des bouleversements concernant la protection de la santé au travail en raison de la création croissante d’emplois en marge du salariat.

Ces « nouveaux travailleurs » ne bénéficient ainsi plus de la protection du statut de travailleur salarié. Des travaux émergent sur la remise en question de l’application des politiques de prévention des risques professionnels par la numérisation du travail, notamment par le phénomène de plateformisation, mais aussi par le recours de plus en plus fréquent au télétravail souhaité ou induit par des réorganisations. Cependant, il existe encore peu de travaux juridiques sur le sujet de la numérisation du travail et les problématiques soulevées dans le champ du droit.

Tables rondes sur la prévention des incivilités numériques

Les 5 et 6 juillets derniers, une partie des membres de l’équipe Civilinum se sont retrouvés dans les locaux bordelais du réseau Les Entreprises Pour la Cité pour l’animation de 6 tables rondes.

22 intervenants, professionnels et chercheurs, ont participé à ces tables rondes et se sont exprimés sur les thématiques suivantes : Quelles sont les principales formes d’incivilités numériques qui surviennent dans les relations internes ? Dans les relations avec les publics externes ? Pourquoi s’en préoccuper ? comment les identifier ? Comment les prévenir ?

L’objectif de ces tables rondes est d’alimenter un livre blanc sur « la prévention des incivilités numériques » qui sera publié fin 2018. Ce document consistera en une synthèses des échanges et comprendra des exemples d’incivilités numériques, des méthodes d’analyse et d’identification, des bonnes pratiques etc. Il vise à sensibiliser les organisations et à fournir des éléments de cadrage et d’identification pour l’action.

Image issue du compte Twitter du réseau Les Entreprises Pour la Cité

Etats Généraux sur les cyberviolences

Jeudi 14 juin dernier se sont déroulés à l’Assemblée Nationale les Etats Généraux sur les cyberviolences. Les interventions avaient pour but de répondre à la question suivante : comment faire concrètement reculer la haine sur Internet ? Cette thématique s’inscrit parfaitement dans les axes de recherche du programme Civilinum.

Les deux tables rondes organisées dans le cadre de ces Etats Généraux étaient composées d’avocats, mais également d’acteurs issus du milieu associatif, institutionnel et professionnel.

Les retours d’expérience de la première table ronde visaient à identifier et à mieux comprendre les différentes formes de violences qui sévissent sur le web. Pour commencer, il a été rappelé que les projets des fondateurs d’Internet, tels que la création d’un espace égalitaire, démocratique et dénué de discrimination, ont été « pervertis ». Internet est devenu un lieu où la haine se propage sans réelle entrave. Chiffres à l’appui, l’ampleur du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de l’homophobie et du complotisme qui se déploient sur la toile a été pointée. Les trois grandes plateformes les plus touchées seraient Facebook, Twitter et Youtube. S’ils peuvent concerner n’importe quel citoyen, ces phénomènes affectent particulièrement les jeunes. En raison de leur âge, ils manquent de recul critique et d’éducation aux « bons usages » du numérique. Les intervenants s’accordent sur la caractère inadapté du qualificatif « virtuel », ces violences en ligne engendrant des dommages bien réels chez les victimes qui les subissent.

Les intervenants de la deuxième table ronde se sont attelés à recenser les différentes mesures existantes et à formuler des pistes de réflexion pour de futures méthodes de régulation. des initiatives prometteuses, entreprises autant par les plateformes concernées que par les acteurs associatifs et institutionnels, ont été présentées. Il a cependant été rappelé que les machines, et particulièrement l’intelligence artificielle, ne sauraient, à elles seules, venir à bout de la violence haineuse en raison de l’ambiguïté de certaines de ces manifestations. D’autre part, les associations ne disposent pas des moyens humains et financiers pour prendre en charge l’ensemble des signalements. Le traitement de ce phénomène doit donc être soutenu par un cadre législatif solide et cohérent. Or, la lenteur de l’adaptation du droit aux avancées technologiques et sa difficulté à saisir la dimension internationale de la cyber haine ont été soulignées. La réponse réside également dans la prévention via la sensibilisation, la formation et « l’éducation à la citoyenneté numérique ». Enfin, l’importance des « contre-discours » et des compétences des modérateurs a été mise en évidence.

Pour plus d’informations, nous vous conseillons de consulter le site web de RespectZone, co-organisateur de l’évènement.